Maladies Zoonotiques Prioritaires

L’approche Une Seule Santé reconnaît que la santé des hommes sur la planète est liée à la santé des animaux et des plantes avec qui ils interagissent et à l’environnement commun dans lequel ils vivent tous. Les animaux jouent un rôle important dans la vie quotidienne de nombreuses personnes, en leur fournissant de la nourriture, des déplacements, de la compagnie, des moyens de subsistance, et plus. Cependant, les animaux peuvent parfois être porteurs de maladies qui peuvent se transmettre à l’homme et le rendre malade. Etant donné que la population humaine continue de croître et que les interactions au niveau de l’interface homme-animal-environnement augmentent, la propagation et l’expansion des zoonoses existantes et nouvelles se développent également.

— September 28, 2022

L’approche Une Seule Santé reconnaît que la santé des hommes sur la planète est liée à la santé des animaux et des plantes avec qui ils interagissent et à l’environnement commun dans lequel ils vivent tous. Les animaux jouent un rôle important dans la vie quotidienne de nombreuses personnes, en leur fournissant de la nourriture, des déplacements, de la compagnie, des moyens de subsistance, et plus. Cependant, les animaux peuvent parfois être porteurs de maladies qui peuvent se transmettre à l’homme et le rendre malade. Etant donné que la population humaine continue de croître et que les interactions au niveau de l’interface homme-animal-environnement augmentent, la propagation et l’expansion des zoonoses existantes et nouvelles se développent également.

Aujourd’hui, on estime que 60 % des maladies infectieuses connues peuvent être transmises par les animaux et que 75 % des maladies infectieuses nouvelles ou émergentes chez l’homme proviennent des animaux. Ces zoonoses peuvent avoir un impact différent sur les animaux et les humains. Parfois, les animaux ne présentent aucun symptôme mais sont porteurs d’une infection dangereuse pour l’homme. Certaines zoonoses se manifestent différemment chez les animaux et chez l’homme, et les conséquences de l’infection peuvent aller d’une maladie légère à une maladie grave et, dans certains cas, à la mort.

Les zoonoses ne concernent pas seulement la santé des personnes qui vivent à proximité des animaux potentiellement infectés. Les zoonoses peuvent avoir toute une série d’impacts, en affectant les populations animales dont les familles et les communautés qui dépendent d’eux, leur subsistance et leur alimentation. Elles peuvent même provoquer des perturbations au niveau sociétal en cas d’épidémie. Un exemple récent d’une telle perturbation sociétale s’est produit au Danemark en 2020, lorsqu’environ 17 millions de visons ont été abattus pour enrayer la propagation des nouveaux variants du coronavirus qui avaient infecté au moins 20 % des fermes à fourrure du pays et plus de 200 personnes. Cette mesure a non seulement eu un impact direct sur plus de 4 000 exploitations agricoles, mais elle a également eu des répercussions sur l’ensemble de l’économie danoise.

De même, plus de 40 millions de volailles ont été touchées par une épidémie de grippe aviaire aux États-Unis en 2022. La grippe aviaire est une zoonose présente dans le monde entier. En raison des effets dévastateurs qu’elle peut avoir sur l’industrie de la volaille, le commerce international et la santé des oiseaux sauvages, ainsi que de son potentiel de propagation à d’autres espèces animales, y compris l’homme ; les communautés abattent couramment tous les volailles, quel que soit leur état de santé, pour interrompre la transmission.

En plus de l’impact économique direct sur ceux qui dépendent des animaux pour leur subsistance, les conséquences des épidémies de zoonoses chez les animaux, telles que la grippe aviaire, la grippe porcine et l’anthrax, peuvent avoir d’énormes répercussions sur les voyages, le tourisme, la sécurité alimentaire et la capacité des personnes à accéder à des services essentiels tels que les soins de santé ou l’éducation.

Étant donné que la santé animale, la santé et le comportement de l’homme, ainsi que l’environnement partagé par les humains et les animaux peuvent influencer la propagation des zoonoses, et que les ramifications de ces épidémies peuvent être très étendues ; une approche “Une Seule Santé” peut permettre de mieux contrôler ces maladies.

La priorisation des maladies zoonotiques prioritaires

Pour de nombreuses pays qui s’engagent dans une approche ” Une Seule Santé “, une première étape utile consiste à classer par ordre de priorité les principales zoonoses les plus préoccupantes dans le pays. Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des Etats Unis soutient un processus de priorisation qui rassemble des acteurs des secteurs de la santé humaine, animale et environnementale, ainsi que d’autres partenaires concernés de certains pays et régions. Ceux qui travaillent ensemble dans ce processus cherchent à obtenir un consensus sur les zoonoses prioritaires et établir une collaboration intersectorielle. En conséquence, les personnes travaillant dans le domaine de la prévention des zoonoses, quels que soient la discipline ou le secteur, peuvent mieux concentrer des ressources limitées sur la prévention, la détection et la réponse aux zoonoses les plus préoccupantes au niveau national. Parmi les exemples de zoonoses qui ont été jugées prioritaires dans la région Ouest Africaine, on peut citer : le charbon, la rage, le virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales (par exemple, la fièvre de Marbourg, la fièvre de Lassa, la fièvre de la vallée du Rift et la fièvre hémorragique de Crimée-Congo), les influenzas zoonotiques, la tuberculose zoonotique, la trypanosomiase et la fièvre jaune.

Communication des risques et engagement communautaire, les maladies zoonotiques prioritaires et l’approche “Une Seule Santé”.

La communication des risques est l’échange en temps réel d’informations, de conseils et d’opinions entre des experts ou des autorités et des personnes confrontées à une menace pour leur survie, leur santé ou leur bien-être économique ou social en raison d’un danger (tel qu’une épidémie de zoonose). L’engagement communautaire, une composante essentielle de la communication des risques, est un échange bidirectionnel qui vise à comprendre et à répondre aux besoins, aux préoccupations et aux réactions des personnes concernées en travaillant avec les communautés pour définir la question ou les problèmes qui les touchent, réfléchir à la façon dont leurs comportements peuvent avoir un impact sur les questions, identifier leurs capacités à améliorer la situation et prendre des mesures organisées pour le faire. La communication des risques et l’engagement communautaire (CREC) vise à fournir des informations opportunes, pertinentes et exploitables permettant de sauver des vies et d’améliorer la qualité de vie en engageant un échange dynamique avec les personnes concernées afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées pour protéger leur santé et celle de leurs proches et interrompre la transmission des maladies.

La capacité à maîtriser une épidémie de zoonose ou une urgence de santé publique peut dépendre des changements de comportement et de normes sociales. L’intégration efficace d’approches de changement social et de comportement (CSC) fondées sur des données probantes de  la CREC peut contribuer à faciliter des changements comportementaux complexes au niveau des individus, des ménages, des communautés et de la société. Comprendre les moteurs des comportements et s’engager dans un échange cohérent et réactif avec les communautés peut permettre d’atteindre les objectifs suivants :

  • Renforcer la confiance mutuelle dans les boucles de rétroaction, les mécanismes de coordination et les soins entre les systèmes publics, les intervenants et les communautés.
  • Accroître la sensibilisation et la perception des risques liés aux menaces à haut risque.
  • Améliorer l’adoption de comportements de protection de la santé, notamment en signalant les cas de risque d’exposition élevé, ce qui contribue à la détection précoce des urgences potentielles.
  • Améliorer la coopération avec les équipes d’intervention.
  • Faciliter l’harmonisation des approches d’engagement et des informations dans toutes les zones d’intervention.
  • Réduire au minimum les rumeurs et les informations erronées qui nuisent à l’intervention et peuvent favoriser la propagation de la maladie.

Les programmes de CREC mettent en avant les GZP et l’approche une Seule Santé dans leurs activités, leur matériel et leurs actions de sensibilisation afin d’informer le public sur les mesures à prendre pour prévenir les infections. En outre, le programme CREC pour les maladies zoonotiques aide à se préparer à de futures épidémies, en créant des canaux et des liens avec les communautés pour diffuser et échanger des informations par le biais de sources fiables. La mise en évidence de GZP spécifiques par le biais de la CREC contribue à la défense des intérêts de la communauté Une Seule Santé. À l’heure où de nombreux pays s’efforcent de renforcer leurs infrastructures et d’augmenter le financement des vaccins pour les animaux, des tests de laboratoire, de la main-d’œuvre en santé animale et environnementale et de l’amélioration de l’accès aux services, les efforts de la CREC sensibilisent à la relation entre la santé animale et la santé humaine et au besoin continu d’investissements publics et privés dans ce domaine.

En outre, à mesure que les individus se familiarisent des liens entre la santé animale et la santé humaine, les bonnes pratiques de prévention adoptées pour les GZP peuvent contribuer à protéger les communautés contre les menaces de maladies émergentes qui peuvent survenir en raison de problèmes tels que la croissance démographique, les déplacements de personnes, le changement climatique et les pratiques agricoles.

Les ressources de ce thème d’actualité fournissent des exemples de la manière dont différents pays communiquent sur les risques liés aux maladies zoonotiques et sur les avantages des comportements de prévention pour protéger les individus, les familles et les communautés contre de multiples maladies.

Références

  1. Centre national des maladies infectieuses émergentes et zoonotiques (NCEZID) des Centres de contrôle et de prévention des États-Unis. (2021). (NCEZID). (2021). Maladies zoonotiques. CDC. https://www.cdc.gov/onehealth/basics/zoonotic-diseases.html
  2. Organisation mondiale de la santé (OMS). (n.d.). Renforcer la sécurité sanitaire mondiale à l’interface homme-animal. https://www.who.int/activities/strengthening-global-health-security-at-the-human-animal-interface
  3. Murray, A. (11 novembre 2020). Coronavirus : Le Danemark secoué par l’abattage de millions de visons. British Broadcasting Company. https://www.bbc.com/news/world-europe-54890229
  4. CDC. (31 août 2021). Résumé de la situation actuelle de la grippe aviaire.
    https://www.cdc.gov/flu/avianflu/avian-flu-summary.htm
  5. Organisation mondiale de la santé animale. (n.d.). Grippe aviaire.
    https://www.woah.org/en/disease/avian-influenza/
  6. CDC. CDC NCEZID. (2020). Priorisation des zoonoses dans le cadre du programme Une Seule Santé (OHZDP). https://www.cdc.gov/onehealth/what-we-do/zoonotic-disease-prioritization/index.html
  7. OMS. (n.d.).  communication des risques et engagement communautaires  (CREC). https://www.who.int/emergencies/risk-communications
  8. WHO Institutional Repository for Information Sharing.  (‎2018)‎. Règulation sanitaire internationale : évaluation extérieure conjointe volontaire : guide de mise en oeuvre dans les pays. OMS. https://apps.who.int/iris/handle/10665/273004.
  9. The Health Communication Capacity Collaborative. (2017). L’hélice d’urgence CCSC : un cadre pour renforcer les programmes d’urgence de santé publique avec la communication pour le changement sociale et d comportement. Centre des programmes de communication Johns Hopkins. https://healthcommcapacity.org/wp-content/uploads/2017/02/The-SBCC-Emergency-Helix5-ksm.pdf

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